Le grand lac Noir

Le lac Noir couvre 10% du bassin versant de la rivière l’Assomption et est le plus gros plan d’eau du sous-bassin de la rivière Noire, de 412 km2. La rivière Noire qui alimente notre lac, d’une longueur d’environ 63 km, prend sa source au nord-est dans les hauteurs de la municipalité de Saint-Zénon. Avant de se jeter dans le lac, les eaux de la rivière Noire et ses affluents  traversent des milieux forestiers et de villégiature, longent le village de Sainte-Émilie de l’Énergie et mouillent quelques territoires agricoles.

Alors que votre beau lac Mondor est un lac de « tête », c’est-à-dire qu’il se trouve au sommet de son bassin versant (la Bayonne), on pourrait dire que notre grand lac Noir est un lac de « queue » puisqu’il se trouve à la toute fin de son sous-bassin versant. Le lac récolte donc toutes les matières qui s’infiltrent naturellement ou autrement dans le courant de l’eau. De là vient le nom du lac Noir, à cause de l’effet “Thé” dû aux tannins des nombreux feuillages qui finissent par tremper dans ses eaux.

Porter attention à notre impact sur notre plan d’eau, comme des nombreux plans d’eau situés en amont du lac Noir, fait partie de la mission que nos deux associations de lacs – l’Association pour la protection de l’environnement du lac Noir et de la rivière Noire (APELNRN) et le Regroupement des voisins du lac Noir (RVLN) – se donnent avec la participation de leurs membres dévoués et la collaboration des municipalités concernées (Saint-Jean-de-Matha, Saint- Damien et Sainte-Émélie-de l’Énergie) et de nombreux autres parties prenantes (organismes locaux et régionaux, instances gouvernementales, etc.).

Ainsi, en cet été 2022, les deux associations continuent leurs échantillonnages des eaux du lac et de la rivière avec le concours du Réseau de surveillance volontaire des lacs (RSVL), de la municipalité de Saint-Jean-de-Matha et de Nordikeau. Ceux de l’APELNRN avec la municipalité sont davantage orientés vers la mesure de l’eutrophisation du lac suivant le protocole du RSVL, tandis que ceux du RVLN sont orientés vers l’évaluation des eaux de baignade avec Nordikeau.

La municipalité de Saint-Jean-de-Matha poursuit en deuxième année l’analyse de l’état de la rivière Noire Nord avec le concours du Réseau-rivières. Le rapport de l’été 2021 vient tout juste de nous être transmis.

La municipalité de Saint-Damien poursuit en deuxième année l’analyse des eaux à proximité de la ferme Chaberly avec le concours du Réseau-rivières, sous la gouverne de la Corporation de l’Aménagement de la rivière l’Assomption (CARA). De plus, Saint-Damien entreprend cet été l’opération « Rives en Santé » sous la gouvernance des Organismes de bassins versants (OBV) de l’Association de gestion intégrée de la rivière Maskinongé (AGIR Maskinongé) et de la CARA.

On se souvient qu’il y a quelques années, Saint-Jean-de-Matha avait mis en place une politique de réfection des installations septiques de toutes les habitations riveraines et de celles en deuxième et troisième lignes du lac Noir avec succès. Le suivi des bandes riveraines est aussi devenu systématique.

Et dorénavant, les deux municipalités ont décidé de nommer des inspecteurs exclusivement dédiés à l’environnement, ce qui fait que l’environnement sera sans doute plus qu’un slogan dans les politiques municipales.

Enfin, Fondation Rivières continue de publier les informations du Ministère de l’environnement et de la lutte contre les changements climatiques (MELCC) sur le suivi de l’usine de gestion des eaux usées de Sainte-Émélie-de l’Énergie, en comptabilisant les surverses qui vont directement dans la rivière Noire.

Les actions les plus pertinentes pour remédier à la contamination de l’eau sont de suivre et de rendre conformes les installations septiques des habitations isolées et des municipalités, et de veiller à maintenir les bandes riveraines en santé pour limiter l’apport en phosphore dans les plans d’eau.

Tout ce précieux travail devrait porter fruit pour que notre beau grand lac puisse conserver sa santé au cours des prochaines années, et pour les générations futures.

Yves Robichon,
vice-président des communications,  APELNRN

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